Les questions que posent les catholiques
Nourrir ceux qui ont faim, c’est une œuvre de miséricorde corporelle, mais la mettre en pratique comprend aussi des efforts de réforme économique. (Photo: Congerdesign, Pixabay)
SI TU PRENDS ta foi au sérieux, tu en as sans doute beaucoup de questions. En fait, une exploration de toute une vie de tes questions t’aidera à grandir spirituellement et intellectuellement. VISION t’apporte ici des réponses à quelques questions importantes. Nous t’encourageons à explorer ces questions et d’autres plus profondément dans la rubrique de VISION, «Questions Catholics Ask» à VocationNetwork.org.
Quelles sont les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles ?
Faire la liste des quatorze œuvres de miséricorde est facile—en reconnaître leur ampleur prend du temps. Commençons avec les œuvres de miséricorde corporelles: donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, visiter les prisonniers, accueillir les sans-abris, assister les malades, ensevelir les morts. D’où viennent-elles? Six découlent de l’enseignement du Jugement Dernier dans l’Évangile de Mathieu (25:34—40) : «toutes les fois que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères; c’est à moi que vous l’avez fait». La septième œuvre est basée dans le respect traditionnel hébraïque pour le corps.
Donner à manger aux affamés implique plus que les soupes populaires et atteint le niveau de réforme économique. Satisfaire la soif implique les politiques des droits d’eau et l’écologie de la préservation des mers et rivières. Vêtir les nus implique le respect de la dignité des pauvres mais en plus la donation de tes vêtements usagés. La visitation des prisonniers reconnaît de multiples types de captivité : la violence domestique, le sexisme, le racisme, et l’appauvrissement scolaire. L’accueil des sans-abris comprend l’accueil des marginalisés et le lobbying pour le logement abordable. Assister les malades s’étend à la création des accès pour les handicapés, aux visites des infirmes et les aînés dans la communauté plus large. Ensevelir les morts peut impliquer le pardon de ceux qui nous ont blessés il y a très longtemps.
Les oeuvres de miséricorde spirituelles suivent : réprimander les pécheurs, instruire les ignorants, conseiller ceux qui sont dans le doute, consoler les affligés, supporter patiemment et pardonner les offenses, et prier pour les vivants et les morts. Ces enseignements sont recueillis du Nouveau Testament et de Maccabées 2, 12:38-46, dans des écritures hébraïques. Cette liste éclectique a été compilée plus tard que la première pour équilibrer les obligations temporelles (terrestres) et spirituelles que nous nous devons mutuellement. St. Augustin d’Hippone a enregistré les deux listes en 421; peut-être promouvait-il ce qui était déjà dans la tradition chrétienne.
Bien que Jésus oblige tous les chrétiens à pratiquer les œuvres de miséricorde corporelles, quelques œuvres spirituelles demandent plus de maturité spirituelle avant de les entreprendre. Nous pouvons tous consoler les affligés et nous devons pardonner les offenses et prier «sans cesse» pour les besoins des autres, les vivants et les décédés. Supporter patiemment les offenses demande de la pratique, mais nous pouvons commencer tout de suite à en faire une habitude. Toutefois, corriger les pécheurs, instruire les ignorants, et conseiller ceux qui sont dans le doute—il vaut mieux laisser ces œuvres à ceux qui sont plus avancés dans les connaissances et la vertu chrétiennes. On a dit que la miséricorde est le point de rencontre entre l’amour et la justice. Dans les œuvres de miséricorde, la compassion monte au niveau du service.

Pourquoi l’église catholique met-elle tant d’importance sur les sacrements?
Il y a maintes façons de parler de l’importance des sacrements. Parmi les plus convaincantes, c’est que ce sont des actes qui révèlent et dissimulent Dieu. Ceci n’implique pas que sept, et seulement sept, actes ont ce pouvoir sacré. Au contraire, les sacrements énumérés par l’église (le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la réconciliation, l’onction des malades, le mariage, et des ordres saints) nous rappellent combien de manières Dieu cherche à se faire connaître par nous.
Nous trouvons Dieu au travail, à l’accueil et en mission, et aux repas. Nous sentons la présence de Dieu aux moments de pardon et de guérison. Nous attendons Dieu dans les relations d’amour et dans l’appel au service. Comme le théologien Mark Francis dit, ce que les sacrements révèlent le plus, c’est la conviction que l’intention bienveillante de Dieu, c’est le salut de l’humanité—et pas la juger ou la condamner. Cette intention n’est pas tout simplement la raison d’être des sacrements, mais c’est pour l’existence même de l’église.
Comment se fait-il que tant de nous ayons manqué cette belle idée? Nous avons probablement appris nos leçons des sacrements sans vraiment en comprendre leur sens. La définition traditionnelle d’un sacrement qu’on nous a enseignée est que c’est un signe extérieur établi par le Christ pour donner la grâce. Cette formule, popularisée au Concile de Trente (1545-63) est émanée d’une ère qui adorait la classification de tout—particulièrement parce que la Réforme protestante était en train de faire fi de toute pratique de l’église institutionnelle. L’énumération des sacrements et l’explication de comment ils donnent la grâce (par exemple, en imprimant un caractère indélébile ou sceau sur l’âme) sont devenues le plan de leçon. On a mis l’accent sur la récitation de listes et de formules à la place de la compréhension de ce que ces actes symboliques communiquent.
Un sacrement est un événement qui émerge d’un mystère. Il comporte une composante cachée d’amour et puissance divins qui se manifeste dans l’espace et le temps. Saint Augustin préférait décrire un sacrement au lieu de la définir. Il l’a nommé un «mot visible.» Ceci se conforme davantage avec la théologie contemporaine, qui place l’incarnation de Jésus (Jésus qui devient humain) comme le premier sacrement et l’église est le deuxième. Si Jésus est le sacrement de Dieu—qui révèle et dissimule le «mot visible»--et l’église est le sacrement de Jésus, toi et moi, nous pourrions avec raison nous nommer des sacrements de l’église. Nous commençons à comprendre pourquoi la participation réfléchie aux sept moments sacramentels de la vie ecclésiastique est si significative. Ils forment notre vision pour voir où Dieu est dissimulé et cherche à être révélé, là où la vie nous mène.
D’où vient le Je vous salue Marie?

Personne ne sait qui a compilé la série de vers de la Bible et d’intercessions que nous connaissons comme le Je vous salue Marie. Il y a eu plusieurs étapes dans l’évolution de cette prière. On a employé le titre «Mère de Dieu» (Theotokos ou «porteuse de Dieu», en grec) pour nommer Marie après l’approbation de ce terme par des conciles de l’église aux quatrième et cinquième siècles, ce terme étant plus correcte théologiquement pour sa description que le terme «porteuse de Christ» (Christotokos). Des variantes de cette prière existaient dans l’église orientale du sixième siècle. Dans l’ouest, dès le onzième siècle elle était comprise dans le Petit Office de la Sainte Vierge Marie. L’usage du Je vous salue Marie est devenu plus populaire au douzième siècle, car les Croisés invoquaient Marie pour les aider à reconquérir la Terre Sainte.
La prière est basée dans les saintes écritures avec la salutation de l’ange à Marie: «Je vous salue Marie pleine de grâce le Seigneur est avec vous» (Luc 1 :28). Elle continue avec la bénédiction d’Elizabeth pour sa jeune cousine pendant leur visitation: «Vous êtes bénie entre toutes les femmes et béni soit le fruit de vos entrailles» (Luc 1 :42). Elizabeth offre une bénédiction standard juive de l’accouchement, louant la mère pour l’enfant qu’elle porte.
Bien que nous pensions que c’est une prière marianiste, le Je vous salue Marie est littéralement centré sur Christ, comme toute prière chrétienne doit l’être. Beaucoup d’écrits anciens avaient la clé de leur interprétation au centre. Le mot clé du Je vous salue Marie est le nom «Jésus».
Ce qui suit est une invocation à l’aide de Marie («priez pour nous»), car elle est près de Dieu, étant sainte et mère divine. Puisque la prière commence avec l’identification par l’ange de Marie comme remplie d’Esprit («pleine de grâce»), puis se réfère à sa relation avec Jésus, et finalement termine avec sa relation avec Dieu, le Je vous salue Marie dans sa totalité révèle Marie comme une participante désireuse dans le travail de la Trinité. La dernière ligne, «maintenant et à l’heure de notre mort», était le dernier rajout à la prière, ce qui la rendait une supplication particulièrement poignante pour les Croisés qui faisaient face au combat, à la menace de la peste, et à d’autres circonstances dangereuses.
Le Je vous salue Marie reconnaît aussi Marie de Nazareth comme jeune fille dont la foi en Dieu est forte et véridique. Ceci lève Marie au statut d’Abraham, dont la foi l’a fait le père des nations. La communauté juive s’identifie comme les enfants d’Abraham. Il est juste que les chrétiens se perçoivent comme les enfants de Marie, notre mère dans la foi.

Que veut dire être «sauvé»?
Le salut est un de ces mots que nous employons tout le temps avec peu de réflexion. Pour des catholiques d’une certaine génération et pour d’autres chrétiens, il implique simplement que tu ne finiras pas aux enfers à cause de tes péchés. Mais, cela est une idée très réductive. Être sauvé est beaucoup plus que cela.
Dans la définition merveilleusement riche du théologien Jon Nilson, le salut est la condition de l’ultime restauration et épanouissement de l’humanité et de toute la création effectuée par l’action de Dieu dans Jésus Christ par le Saint Esprit. Je le dis, wow! Ceci est tellement plus grand que la rescousse individuelle de ton âme ou de la mienne des flammes éternelles, pour ainsi dire. Le désir de Dieu de sauver comprend tout. Ceci nous rappelle les mots de Jésus après la multiplication des pains. «Ramassez les fragments qui restent, pour que rien ne soit gaspillé.» C’est le plan de Dieu qu’aucune miette de la création ne soit gaspillée.
La question importante posée est: est-ce que c’est ton plan et le mien aussi? Le changement climatique démontre comment les êtres humains ont été insoucieux de la gérance de la vie qui a été placée dans nos mains. Les avertissements du Pape Jean Paul II contre notre «culture de la mort» soulignent les multiples façons que nous «gaspillons» les vies: les guerres, la pauvreté, la peine capitale et l’avortement, entre autres. Pape François avertit également contre notre «culture déchétaire,» qui pollue l’air, le sol et l’eau lors de la production, et, par la suite, remplit les enfouissements quand nous nous défaisons de ces achats pour en acheter plus. Et, nous gaspillons la vie d’autres manières: dans l’usage inefficace de notre temps, dans des carrières d’exploitation, fondée sur l’avidité personnelle au lieu de répondre aux besoins sociaux, dans des comportements de dépendance, l’injustice, le racisme, les discours de haine, les attitudes de rancœur, et tellement plus.
Ce qui semble clair est que—si nous ne sommes pas sauvés—si en fait nous sommes gaspillés ou perdus—ce n’est pas parce que Dieu ordonne que ce soit ainsi. Le projet et le désir de Dieu sont de secourir tout le monde. L’histoire du salut tracée dans les écritures décrit les efforts perpétuels d’un «Dieu qui sauve» qui cherche à secourir et réconcilier un peuple qui continuellement et obstinément choisit de se mettre en danger. Le ciel et l’enfer, compris correctement, sont des images qui nous invitent à participer maintenant au bonheur ou à la misère que nous voulons fondamentalement. Dans les mots de Nilson, «Pris au sérieux mais pas littéralement, (le ciel et l’enfer) sont des rappels de la finalité impliquée dans les décisions prises quotidiennement.» Il ne doit pas y avoir de mystère comment nous passerons l’éternité. Contemple tout simplement comment tu passes ton temps aujourd’hui.
Extrait de Questions Catholics Ask, vocationnetwork.org/blog/questions_catholics_ask
ARTICLE CONNEXE : VocationNetwork.org, «Dix aspects merveilleux d’être catholique»
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