Un appel à l’intérieur d’un appel: Ta vocation et ta carrière
Sœur Judy Zielinski, O.S.F. est vidéaste, réalisatrice et cinéaste de documentaires qui se spécialise dans la programmation sur la foi et les valeurs morales. La voici avec une équipe en train de filmer des murales dans une église près d’Istanbul. (AVEC LA PERMISSION DE NEW GROUP MEDIA.)
IL M’ÉTAIT SI CLAIR L’APPEL à devenir médecin de famille. On m’avait acceptée à la faculté de médecine. Je voulais servir ceux qui avaient le plus besoin de soins de santé–les gens que j’avais rencontrés à une clinique sans frais parrainée par une paroisse d’un quartier pauvre où j’avais été bénévole pendant mes années à l’école secondaire. Les médecins, les infirmières et les autres paroissiens qui étaient au service des malades le soir à la clinique m’avaient appris que les soins de santé sont un droit humain fondamental et que ma foi m’appelle à m’assurer que tout le monde y ait accès. C’était mon appel.
À l’université, j’ai commencé à remarquer en dedans de moi-même une curiosité croissante pour la vie religieuse. Les soeurs qui enseignaient beaucoup de mes matières et qui vivaient sur le site étaient des professionnelles et académiques dévouées et avaient un côté spirituel qui se notait dans leurs interactions avec les étudiants, le personnel et les collègues. Quelques-unes vivaient dans le couvent universitaire, d’autres dans les dortoirs, et encore d’autres en petits groupes dans des maisons à l’autre côté de l’université. J’étais intriguée, mais je me sentais à l’écart d’elles car, selon moi, “les soeurs ne peuvent pas être médecins.”
Ne limite pas tes possibilitésBeaucoup de jeunes adultes, d’étudiants, et de professionnels présument comme moi–que la portée du travail ministériel des soeurs et frères religieux est plutôt étroite: l’enseignement, le nursing, le service paroissial ou un travail lié d’une autre manière à l’église. Je pensais qu’il fallait, si on voulait devenir soeur, frère, ou prêtre, abandonner la plupart des choix de carrières professionnelles et on perdait probablement la liberté de prendre part à la décision. Pas vrai!

Un article dans un journal diocésain au sujet d’une soeur franciscaine qui faisait sa résidence en médecine familiale a éveillé la possibilité que j’avais en moi “une vocation à l’intérieur d’une vocation.” Des soeurs-médecins, il y en avait! Eh bien! Il y avait aussi des soeurs-avocates, soeurs-vétérinaires, soeurs-professeures de violoncelle–bref, le peuple de Dieu a besoin de tous ces ministères, et les femmes et les hommes religieux peuvent répondre avec une grande liberté et créativité selon leurs aptitudes. La vie apostolique active peut soutenir la diversité de dons que les jeunes adultes d’aujourd’hui offrent.
Même des communautés qui ont une orientation bien spécifique, les soins aux personnes âgées, par exemple, ou le service aux immigrants, ou l’enseignement, peuvent souvent inclure des personnes qui ont des formations et des compétences professionnelles diversifiées. Le sentiment d’un appel spécifique pour une profession en particulier peut faciliter le processus de discernement en réduisant le nombre de congrégations à considérer.
Les défis et les opportunitésL’intégration de nouveaux membres qui ont des formations professionnelles peut présenter aux communautés religieuses des défis spéciaux. La question de l’endettement dû aux coûts de leurs études est un problème en particulier avec lequel les communautés essaient d’aider leurs candidats. Un autre défi est le jumelage des exigences d’une carrière ou d’un programme de formation avec les structures de la formation d’une vie religieuse.
En quelque sorte il est important de se rendre compte tôt lors du processus de discernement si ton engagement professionnel s’harmonise avec la vie de la congrégation. Pendant la période que l’on considère et ensuite commence une vie religieuse, beaucoup de communautés négocient les obligations mutuelles d’une vie religieuse vis-à-vis le travail professionnel. Dans mon cas, les trois ans de résidence médicale étaient idéales pour une période prolongée de candidature–la période pendant laquelle ceux qui se joignent à des communautés religieuses peuvent observer et participer de l’intérieur à la vie religieuse–et ceci a accommodé les nuits de garde à l’hôpital et a permi une introduction plus progressive à la vie en communauté.

C’est le moment de faire le sautA un moment donné, pourtant, le sérieux et les exigences de ton engagement à la vie religieuse doivent primer. Une année ou plus loin des exigences d’une formation professionnelle ne nuira pas à une vie professionnelle mais établira la base solide requise pour une vie consacrée. Prendre un congé sabbatique pendant la formation initiale n’est pas si différent du choix des parents qui décident de rester quelque temps au foyer comme plusieurs de mes collègues en médecine l’ont fait. Mon année de noviciat–une période de discernement, de préparation et d’activités de formation avant de prononcer les voeux temporaires–a commencé juste après avoir terminé ma résidence médicale, et, pour être franche, j’étais impatiente de m’immerger dans l’histoire profonde de ma congrégation et d’avoir l’occasion de prier et d’étudier les voeux. La reprise de mon travail à temps plein a été palpitante, et j’ai senti que ma période de noviciat m’a aidée à intégrer mon appel à l’intérieur d’un appel.
Quel est l’impact de mes prêts étudiants?
Chaque communauté religieuse décide de ses propres politiques sur l’endettement. Alors, une inquiétude sur l’endettement doit faire partie de toute conversation sérieuse et profonde entre un ordre religieux et toi. Le National Fund for Catholic Religious Vocations (NFCRV) aide les communautés religieuses catholiques à accepter des candidats avec des dettes d’étudiant. NFCRV travaille avec des communautés individuelles, pas directement avec des candidats. Pour en savoir plus, visite nfcrv.org (À noter que NFCRV a été fondé par le National Religious Vocation Conference, qui publie VISION.)
Les congrégations qui ont des membres dans la profession pour laquelle tu es préparé ont de l’expérience en termes d’assurance professionnelle et des exigences de formation continue et des permis. Les promoteurs de vocation peuvent te mettre en contacte avec d’autres membres consacrés qui ont déjà connu ces enjeux et ces gens seront d’une aide inestimable. Les organisations de professionnels (voir l’encadré) ont des réunions annuelles et offrent des possibilités pour établir des réseaux régionaux pour soutenir l’intégration d’une vie professionnelle avec l’engagement religieux.
La vocation forme ta carrièreUne vocation religieuse peut transformer ta carrière de surprenantes manières. Les congrégations religieuses évaluent continuellement leurs ministères, réfléchissant aux signes des temps, étant attentives à l’appel de leur charisme–leur orientation et leur esprit en particulier–à la lumière de l’évangile. Il y a des besoins traditionnels dans les ministères communautaires, tels que les écoles et les hôpitaux, mais de nouveaux projets se présentent et ils exigent de nouvelles perspectives et de nouvelles compétences. Un psychologue pourrait travailler avec des anciens combattants ou avec des femmes récemment sorties de prison. Un comptable pourrait s’occuper des finances d’une agence de services sociaux en difficulté. Des fois, l’expérience de formation en elle-même présente de nouveaux intérêts ou de nouvelles aptitudes à travers des opportunités pour la croissance de la connaissance de soi-même.
Beaucoup de professions et métiers peuvent être utilisés à bonne fin dans l’intérêt du royaume. Qu’est-ce que Dieu pourrait faire avec la tienne?
Une version de cet article est apparue originalement dans VISION 2015. Article connexe: VocationNetwork.org, « The creative spirit finds expression in religious ministries. »
En souvenir de Sœur Janet: Un mariage parfait de carrière et vocation
Soeur Janet Gildea, S.C., a rencontré les Sisters of Charity pour la première fois lorsqu’elle étudiait au College of Mount St. Joseph à Cincinnati en 1974. Pendant ses années au Mount, elle a connu l’hospitalité des Sisters en partageant des opportunités de croissance spirituelle et d’amitié lorsqu’elle discernait l’appel de Dieu. Elle devait continuer ses études en préparation pour service comme médecin, mais de pair est venue l’invitation à une vie consacrée comme une Sister of Charity. Janet est devenue membre de la congrégation en 1982 et cette même année elle a terminé ses études à la faculté de médecine de Indiana University.
Les ministères de Janet ont compris trente-cinq ans de service médical aux pauvres au Kentucky, New Mexico, Texas, et Anapra, Mexique. En 1991 Janet est devenue directrice médicale au San Vincente Clinic près de El Paso, Texas, et quatre ans plus tard elle a co-fondé la Clinica Guadalupana pour les familles qui vivaient dans une pauvreté déplorable les deux côtés de la frontière mexico-américaine. Le ministère a grandi pour assurer, à travers le Santo Niño Project Anapra, Mexique, de l’aide indispensable pour des enfants qui avaient des besoins spéciaux.

Elle est restée à la frontière pour le reste de ses jours, et apprenait des gens la valeur de la persévérance, le courage, la créativité, et la célébration. Comme Janet l’a expliqué : « Ils m’ont donné Our Lady of Guadalupe et m’ont appris à expérimenter l’évangile de la perspective des gens favoris de Dieu—les pauvres. En servant ses enfants les plus aimés, j’apprends des leçons de compassion, de plaidoyer, d’accompagnement, et de dépendance radicale sur Dieu.»
Aider les jeunes femmes à poursuivre leur appel
Un autre aspect de l’appel à la vie religieuse pour Janet était le désir d’aider d’autres jeunes femmes à poursuivre un appel à servir qui pourrait aussi comprendre un appel à la vie consacrée. Elle trouvait aussi grande valeur dans l’aspect de rayonnement que les jeunes gens offrent au monde dans leur désir d’en faire un meilleur milieu. Pour ajouter à leurs contributions, des équipes de formation-vocation préliminaires des Sisters of Charity Federation et elle ont finalement établi un programme pour de jeunes femmes qui, après leurs études, revenaient d’expériences comme bénévoles dans des missions. Le programme, connu sous le nom de AVE (After Volunteer Experience) offre aux participants l’opportunité de vivre en communauté, de recevoir de la direction spirituelle, de l’orientation professionnelle et individuelle, et de prendre le temps pour discerner « quoi faire ensuite » avec leurs vies. Pour en savoir plus : srcharitycinti.org/join-our-mission/ave-2/ .
Les paroles de Janet elle-même parlent de la femme qu’elle était et de la passion qu’elle ressentait pour la vie religieuse aujourd’hui : «Il y a tant de besoins auxquels les femmes religieuses sont particulièrement placées pour répondre. Pour celles qui désirent servir Jésus dans les pauvres, approfondir leur relation avec Dieu et vivre dans une communauté de foi, être sœur est une option merveilleuse et une grande aventure.»
Extrait avec permission de srcharitycinti.org/2019/04/30s-janet-gildea/.
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