Cinq signes que la vie religieuse pourrait te convenir

Un signe qui pourrait indiquer que tu es appelé à la vie religieuse est que d’autres gens affirment qu’une telle vie semble te convenir. (Photo: Shutterstock)

UNE JEUNE FEMME m’a une fois posé cette question: «Le bon Dieu, envoie-t-Il des signes?» Elle avait prié à Dieu pour un signe très spécifique qui puisse atténuer une fois pour toutes le doute dans son esprit que Dieu l’appelle en fait à la vie religieuse. N’aspirons-nous pas tous à avoir ce genre de clarté?

Or, peux-tu vraiment t’attendre à ce que la volonté de Dieu soit révélée par des signes tangibles? Que ceci se passe ou pas, souvent de jeunes hommes et femmes espèrent que Dieu leur montrera un signe évident qui confirme où Dieu les mène. La simple vérité est que tu ne peux vraiment pas calculer le «signe» exact que Dieu doit envoyer et tu ne dois pas t’attendre à ce que Dieu réponde sur commande.

Toutefois, notre foi nous assure que Dieu nous transmet continuellement sa volonté. Le message de Dieu est consistent, sûr, et irréfutable. Le premier chapitre de la Lettre aux Éphésiens résume les intentions de Dieu pour nous: Dieu nous a donné la sagesse pour comprendre entièrement le mystère, le plan qui sera décrété en Christ en temps voulu, pour unir tout dans un en Lui, au ciel et sur la terre.

Ça c’est le plan! Et tout signe qui arrive de Dieu nous rappelle simplement que notre vocation sera fondamentalement un moyen à une union permanente avec Dieu. Pour que nous ne soyons pas seuls pendant ce voyage, Jésus nous donne le Saint Esprit pour nous guider en cours de route. En fait, le Saint Esprit nous apprend à interpréter les signes qui nous indiquent la bonne direction. Voici les cinq poteaux indicateurs que j’ai remarqués lors du voyage de discernement.

1. Une paix semblable à aucune autre

Saint Ignace de Loyola nous apprend dans ses Exercices Spirituels que lorsque notre propre volonté s’aligne avec la volonté de Dieu, tu vivras une grande consolation. La volonté de Dieu est complètement dirigée pour te permettre de connaître Dieu et pour aimer Dieu en contra partie. Ignace écrit alors : « Notre seul désir et notre unique choix doit être ceci: Je veux et je choisis ce qui mène le plus à la vie de Dieu qui s’approfondit en moi » (no.23).

Dieu ne t’appellerait pas à la vie religieuse consacrée et, par la suite, ne te révélerait pas d’une façon ou autre cette vocation. À la place d’un signe externe quelconque, la tradition ignacienne indique le signe le plus sûr est une paix interne profonde. Maintes fois j’ai vu de jeunes femmes qui éprouvent un sentiment important d’incertitude lors de leur processus de discernement, mais quand elles se soumettent finalement et disent oui à ce que leur cœur leur indique que c’est le plan de Dieu, elles ressentent une paix profonde. Le moment décisif se présente quand ceux qui discernent se rendent compte que Dieu ne les appelle pas à donner plus que le meilleur d’eux-mêmes. Une femme m’a décrit ce sentiment quand elle a dit : « Je sens que je viens d’arriver à moi-même. » Une paix pas comme les autres ou comme dit Jésus, une paix « pas comme à la manière du monde » (Jean 14 :27), est le premier signe que tu as trouvé la volonté de Dieu.

2. Ton désir le plus profond

Le deuxième signe est aussi intégral à la tradition ignacienne: Tes propres désirs les plus profonds sont en fait les désirs les plus profonds de Dieu pour toi. Une jeune femme en larmes m’a une fois dit : « J’espère tellement que Dieu m’appelle à la vie religieuse! Je ne veux rien d’autre que de Lui donner complètement ma vie!» «Pourquoi es-tu toujours tellement déchirée?» ai-je demandé. «Car,» a-t-elle soupiré, «que se passe-t-il si ce n’est pas où Dieu m’appelle?» Ignace nous assure que Dieu a placé les désirs les plus profonds de Dieu dans nos propres cœurs. Pose-toi la question: «Serais-je déçu si Dieu ne m’appelait pas à la vie religieuse?»

Pour savoir ce que tu désires vraiment, il faut que tu dépasses tous les messages culturels qui te disent ce qui doit te rendre heureux. Il se peut que tu aies à dépasser les espoirs de ta famille pour qui tu pourrais être. Par le silence et la prière, graduellement tu finiras par entendre cette voix tranquille en dedans et, avec la grâce de Dieu, tu auras le courage d’avoir la confiance que ces aspirations profondes internes t’arrivent véritablement de Dieu.

Souvent, tout au début, les hommes et les femmes appelés à la vie religieuse résistent aux incitations de Dieu. Saint Pierre lui-même a crié: «Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur» (Luc 5 :8). Or, si nous sommes véritablement honnêtes avec nous-mêmes, il y a un attrait subtil à cette vie. Nous sommes attirés à nous consacrer au Christ, à prier en communauté, à vivre dans une communauté affectueuse, et à témoigner à l’évangile d’une manière radicale. Avec une bonne orientation spirituelle, la prière et le silence, tu sauras reconnaître ton désire le plus profond qui pourrait être celui de tout laisser et de répondre à l’invitation de Jésus à «me suivre» (Luc 5 :27).

3. Avec Dieu, tout est possible

Un autre signe qui indique que possiblement Dieu appelle quelqu’un à la vie religieuse est que graduellement l’impossible devient possible. Si Dieu t’appelle, ne te donnerait-Il pas les grâces et les dons nécessaires pour que cela se réalise? Néanmoins cela ne veut pas dire que le chemin est toujours parfaitement facile. Parfois il y a des obstacles —certains créés par nous-mêmes et d’autres créés par des événements externes.

Quand Marie a donné son oui à Dieu à l’Annonciation, il y avait de toute évidence des obstacles à surmonter: quoi dire à Joseph; quelle serait la réponse de la communauté; l’obligation de s’inscrire pour le recensement. Or pour montrer à Marie que «rien n’est impossible à Dieu» (Luc 1:37), l’ange lui a dit que même sa cousine Élisabeth avait conçu en enfant dans sa vieillesse.

J’ai été à maintes reprises émerveillée comment Dieu a de toute évidence déplacé des montagnes dans les vies de ceux qui sont appelés. Une jeune femme n’avait pas les moyens pour payer son assurance-maladie pendant la période de postulat pour entrer dans ma communauté, mais le dernier jour de son travail, elle a été grandement surprise quand son employeur antérieur a annoncé que son cadeau de départ serait une année d’assurance payée!

Une autre jeune femme luttait en dedans d’elle-même avec le fait qu’elle n’aurait jamais ses propres enfants. Elle a confronté ce conflit intérieur douloureux devant Dieu au moment de l’Adoration Eucharistique quand elle s’est soudainement rendu compte qu’elle serait appelée à être «mère» pour beaucoup d’enfants de Dieu, même si elle n’avait pas eu ses propres enfants. Le don formidable était que cette nouvelle perspective lui a apporté beaucoup de joie et elle était tout d’un coup prête à embrasser sa vocation. Encore une fois l’impossible est devenu possible.

4. Les autres le voient

Un autre poteau indicateur au cours de route est quand d’autres gens voient la grâce de Dieu dans ta vie et affirment qu’effectivement tu serais une sœur, un frère ou un prêtre extraordinaire. Les postulés se méfient souvent de leur propre sentiment de valeur personnelle. Bien que nous sachions dans nos cœurs que Dieu nous appelle en dépit de notre faiblesse humaine, nous rationalisons des fois les multiples raisons pour lesquelles nous ne devons pas être appelés. Nous devons laisser au Christ ce choix et nous souvenir que Jésus a dit «ce n’est pas toi qui m’a choisi; mais moi, je t’ai choisi » (Jean 15 :16).

Une jeune femme, qui venait de commencer le processus de candidature pour entrer dans ma communauté, les Apostles of the Sacred Heart of Jesus, a rencontré une amie de l’école secondaire. Quand son amie lui a demandé ce qu’elle pensait faire une fois terminée l’université, elle a répondu : «Je pose ma candidature pour devenir sœur aux Apostles of the Sacred Heart of Jesus!» Son amie a tout de suite répondu : «Bien sûr! Tu as le charisme des Apostles! » -- l’esprit de ma communauté. Bien qu’elle n’ait pas cherché de signe direct, cette jeune postulante a pensé qu’elle a absolument senti que Dieu lui parlait en ce moment. Il arrive souvent que, quand Dieu appelle quelqu’un à la vie religieuse, Dieu confirme cet appel à travers d’autres gens.

5. La joie : Le signe irréfutable

Le prêtre et scientifique jésuite Pierre Teilhard de Chardin nous rappelle : «La joie est le signe le plus infaillible de la présence de Dieu.» Le poteau indicateur le plus sûr est la joie tangible qui surgit et déborde dans tous les aspects de la vie. Pendant que tu t’ouvres à la volonté de Dieu et dis ton propre fiat comme le « que ce soit fait » de Marie à l’ange Gabriel—une joie palpable émanera sous peu.

La prière de Jésus lui-même pour ses disciples voulait que «sa joie soit en eux, et que cette joie soit parfaite!» (Jean 15 :11). Dieu ne désire pas moins qu’une plénitude de joie pour toi; le signe le plus évident alors est un sentiment profond de joie que tu ne peux pas contenir. Une jeune femme m’a écrit: «Même mes collègues au travail remarquent que je souris chaque fois quand je parle des apôtres!» La joie est certainement le signe le plus éclatant de tous les signes de Dieu.

Qu’est-ce que tout ceci veut dire?

Pendant que je composais cet article à bord d’un avion en route pour une retraite de discernement que je dirigeais, j’ai regardé par la fenêtre et je me suis encore demandé, «Dieu, envoie-t-Il vraiment des signes?» J’ai failli rire à haute voix quand j’ai aperçu un arc-en-ciel dans les nuages. «Ah, comme aux jours de Noé,» j’ai pensé, «Dieu continue à nous envoyer des signes.» Je me rends compte maintenant que tous les signes de Dieu continuent à nous indiquer la même réalité : «Je suis avec toi et je ne te quitterai jamais!»

Dieu nous communique continuellement sa volonté chaque jour de notre vie: «de réunir toutes choses en Christ » (Éphésiens 1 :10). Tu peux être certain que le plan de Dieu se dévoile au moment que tu ressens une paix inébranlable, que tu découvres et fais confiance à tes désirs les plus profonds, que l’impossible soudainement devient possible, que d’autres affirment la grâce de Dieu en toi, et qu’en dernier lieu, une joie indéniable te donne le signe: Dieu est avec toi.

Une version de cet article est apparue dans VISION 2014.

L’article connexe : VocationNetwork.org « Dénouer le mystère de ton appel »